Sylviane Le Boulc'h,
peintre dessinatrice sculpteure


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De la peinture au dessin qui s'envole en sculpture.
J'ai toujours dessiné et rêvé de peindre dans ma première vie mathématique et informatique. Puis Bruxelles, l'Art nouveau. Ma gourmandise, les couleurs. Mes coups de cœur : Klimt, Schiele, Vuillard. Mes sujets récurrents :

L'oeuf

La subtilité des valeurs de Morandi m'inspire une histoire douce. Mes natures mortes à moi questionnent la vie. Des œufs côtoient des femmes callipyges comme fondus dans un secret que j'aurais sur le bout de la langue.

La femme

Mon travail de peinture souvent haut en couleurs évolue vers l'invention de personnages. Les femmes prennent des formes exagérées, comme des sumos sculptées dans le granit rose qui m'est cher. Elles s'assemblent, se ressemblent, se rassemblent, font bloc, ankylosées et légères à la fois quand elles sont libérées.

L'homme

C'est souvent à l'encre que l'homme subit ma dérision. Mon trait est alors rapide et la mine court, libre dans cette ambiance des dessins de presse dans lesquels mon père m'a baignée. Je peux jouer de la ligne pour manipuler des fils de pouvoir et figurer avec dérision le cynisme sociétal ambiant.

La dentelle humaine

Ce travail prend une autre respiration dans ce geste compulsif du dessin où toute intention s'envole. Je brode à l'encre à l'infini des visages sidérés. Cet assemblage de trognes structure des formes biologiques qui se font ou se défont, flirtant avec le déséquilibre auquel l'humain contribue. Je brode ces visages sur mes toiles, mes céramiques mais aussi sur des œufs de grande tailles, tel celui de l'autruche. Suspendus par dizaines en équilibre dans l'espace, un univers se crée. Des visages surplombent le vide, leurs angoisses tissées entre elles, à la merci de la fragilité d'un œuf. La femme réapparaît dans ces dentelles, en forme de robes monumentales en bronze, qui, elles aussi suspendues, volent, dansent et font tournoyer alentour les ombres de ses centaines de visages qui les observent.